Nazareth

Histoire de Nazareth


Photo prise en 1970. On y voit la Basilique construite depuis peu – consacrée en 1968 – entourée des bâtiments des P.P. Franciscains.
Photo prise en 1970. On y voit la Basilique construite depuis peu – consacrée en 1968 – entourée des bâtiments des P.P. Franciscains.

C’est en Galilée, au cœur de la Galilée que se trouvait le petit village de Nazareth, aujourd’hui une ville de près de 80 000 habitants : les quartiers arabes, regroupés depuis des siècles autour du vieux village, le quartier juif, récemment bâti, sur les collines au sud-est.

 

Bien que le village n’ait jamais été mentionné dans l’Ancien Testament, il fut occupé bien avant la période patriarcale, dès la fin du 3e millénaire avant Jésus Christ, lorsque de petites cités cananéennes indépendantes s’implantèrent en Galilée, au voisinage des sources.

 

Deux périodes marquent l’histoire du peuplement de Nazareth : dans un premier temps, l’habitat se situe au nord.

 

 Les vestiges archéologiques du 3e millénaire av. JC - époque du Bronze ancien - proviennent surtout de tombes, repérées lors de fouilles entreprises derrière la basilique, et contenant des      poteries d’argile de facture rustique.   

 

Au 2e millénaire - époque du nouveau Bronze - la poterie reflète une recherche artistique dans le matériau comme dans la forme. A la période israélite (1er millénaire), l’habitat se déplace vers le sud, pour venir occuper, à l’époque royale, l’éperon où se trouvera le village au temps du Christ.

 

L’absence de vestiges entre le 8e siècle av. JC et la période hellénistique laisse à entendre que le village fut ravagé lors de l’invasion assyrienne (735-721), et qu’il ne se releva de ses ruines que cinq siècles plus tard. Les pèlerinages chrétiens, dès les premiers siècles de notre ère, entraîneront le développement et l’extension du village. Aujourd’hui Nazareth est une des principales villes de Galilée : la ville arabe et la ville juive totalisent à elles deux près de cent mille habitants

Nazareth à l'époque du Christ


Scène de rue actuelle
Scène de rue actuelle

Il ne reste aucune construction en maçonnerie remontant à cette époque. Seule est conservée la partie troglodytique des maisons, grottes naturelles ou taillées dans la roche calcaire, pour servir de dépendances ou de réserves, communiquant parfois par un réseau souterrain de galeries étroites, et creusées de citernes et de silos. Certaines de ces structures souterraines passeront à un autre usage, comme ce silo transformé en cellier, par l’adjonction d’un escalier. L’habitat de Nazareth découvert lors des fouilles se limite à quelques dizaines de maisons de petits artisans ou agriculteurs, mais il nous permet de toucher l’écrin où naquit et se développa la vie évangélique : une vie simple où l’homme vit d’abord de tendresse, d’amitié, de relations.

 

« Là où est ton trésor, là, aussi sera ton cœur. » (Mt.6, 21). Par ces paroles, Jésus a consacré cette pauvreté dans laquelle il avait passé toute sa vie cachée : l’enjeu, pour tout homme, n’est-il pas le choix de son trésor ?

Au temps des croisades


Basilique
Basilique

S’étant rendu maître de Nazareth (1099), Tancrède, un des barons de la première croisade, ordonne l’érection d’un petit monastère mentionné en 1103 par un pèlerin anglo-saxon du nom de Soevulf. Puis aux environs de 1130 s’élève une belle cathédrale romane, à trois nefs avec absides : c’est dans ces années-là que l’évêché de Galilée établi à Nazareth est élevé au rang d’archevêché.

 

La cathédrale eut certainement à souffrir du passage de Saladin au lendemain du désastre des Cornes d’Hattin (1187), mais elle est encore là pour accueillir Saint Louis qui vient y célébrer la fête de l’Annonciation en 1254, lors de la septième croisade. Les victoires du Sultan Baïbars sur les Francs permirent au Mamelouk, quelques décennies plus tard, de ruiner l’édifice, très exactement en la vigile de la fête de la Vierge, le 24 Mars 1263.

 

Le temps des constructions imposantes était, pensait-on, révolu : une petite église fut bâtie en 1730 avec l’accord de Daher-el-Omar, le gouverneur turc de l’époque, puis démolie en 1955 pour permettre la construction de l’actuelle basilique, qui reprenait le tracé de la cathédrale des Croisés et en réutilisait même le mur nord.